Relations avec les adolescents :
restaurer le dialogue et la confiance
Il arrive qu’un adolescent se ferme au dialogue avec ses parents. Les silences, les réponses brèves ou les portes closes deviennent source d’inquiétude et de frustration.
Pour les parents, ce mutisme est souvent vécu comme une distance douloureuse, voire comme un rejet. Pourtant, ce silence n’est pas toujours une rupture définitive.
Le silence peut être une étape normale vers l’autonomie.

Pourquoi un adolescent se ferme-t-il au dialogue ?
L’adolescence est une période de transformation intense : le corps change, les émotions s’intensifient, les repères vacillent. Dans ce contexte, le repli et les réponses laconiques sont fréquents.
Parmi les raisons possibles :
-
besoin d’indépendance et affirmation de son identité,
-
difficulté à mettre des mots sur des émotions complexes,
-
peur du jugement ou de l’inquiétude parentale,
-
climat familial tendu, où le silence devient une protection.
Ces attitudes ne sont pas inquiétantes en elles-mêmes, mais leur persistance mérite attention.
Les conséquences du silence adolescent
Quand il dure, le mutisme peut fragiliser le lien familial et alimenter :
-
une rupture progressive de la confiance,
-
une accumulation de conflits et d’incompréhensions,
-
un isolement émotionnel de l’adolescent,
-
un risque de troubles sous-jacents (anxiété, dépression, difficultés relationnelles).
Il est important de ne pas voir ce silence comme une provocation, mais comme un signal à prendre au sérieux.


Comment réagir en tant que parent ?
Face au silence, la tentation est grande d’insister ou de forcer le dialogue. Or, la pression a souvent l’effet inverse.
Quelques pistes pour maintenir le lien :
-
respecter ses silences tout en restant disponible,
-
partager des activités neutres (sport, sorties, cuisine…),
-
pratiquer une écoute sans jugement ni reproche,
-
rappeler que vous êtes là quand il sera prêt à parler,
-
éviter le ton accusateur et les comparaisons.
Ces attitudes favorisent un climat de confiance, indispensable pour que l’ado envisage un jour de s’exprimer.
Comment amener son adolescent à accepter de consulter ?
Convaincre un adolescent de consulter n’est jamais simple, surtout lorsqu’il se ferme au dialogue.
Les parents peuvent toutefois l’encourager en mettant en avant certains points :
-
La confidentialité : rappeler que ce qui se dit en séance reste entre lui et la psychopraticienne. Cela peut lever la crainte d’un “rapport” fait aux parents.
-
Un espace pour lui : insister sur le fait que la consultation n’est pas une punition ni une surveillance, mais un lieu neutre où il est libre de parler ou de garder le silence.
-
La liberté d’essayer : proposer une seule séance, sans engagement, pour qu’il voie par lui-même si cela lui convient.
-
Le bénéfice personnel : expliquer que ce temps peut l’aider à mieux gérer ses émotions, son stress ou ses relations, même si les parents ne sont pas directement concernés.
-
Un signe de confiance : présenter la démarche comme une marque de respect de son autonomie, en lui donnant l’occasion de trouver ses propres solutions avec une aide extérieure.
Ces arguments permettent de transformer la consultation en une opportunité plutôt qu’en une contrainte, et donnent à l’adolescent le sentiment de rester acteur de sa démarche.


Le rôle de la psychopraticienne
En séance, l’adolescent trouve un espace sécurisé où :
-
il peut exprimer ses émotions librement,
-
ses difficultés sont entendues sans jugement,
-
il découvre des outils concrets pour mieux gérer le stress, la colère ou l’isolement,
-
il peut explorer ses relations familiales et sociales autrement.
La psychothérapie permet aussi aux parents de déposer leurs inquiétudes et de réfléchir à leur posture. Le travail se fait donc sur deux niveaux : aider l’adolescent, mais aussi redonner des repères à la famille.
En tant que psychopraticienne certifiée, j'accueille chaque personne dans sa singularité et adapte l’accompagnement selon ses besoins.
Le silence d’un adolescent peut être une étape normale de son développement, mais il peut aussi signaler une souffrance.
En respectant son rythme, en maintenant la confiance et en proposant l’accompagnement d’un professionnel extérieur, les parents peuvent lui offrir une vraie opportunité d’ouverture.
Une première séance peut devenir pour lui un espace inédit, libérateur et sécurisant, qui l’aidera à reprendre confiance et à renouer, petit à petit, avec ses proches.
